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Clic et plume

Tintin dans les airs..

La Compagnie belge Brussels Airlines a eu la super idée de décorer un premier avion aux couleurs de Tintin.
Sur la carlingue de l’appareil, on peut voir Tintin et Milou dans le cockpit du célèbre sous-marin créé par le professeur Tournesol, et qui figure en couverture de l’album « Le Trésor de Rackham le Rouge ».

Cet avion Tintin, fruit de la collaboration avec Moulinsart, la société belge chargée de l’exploitation commerciale de l’oeuvre d’Hergé, doit être un «ambassadeur de la culture et de l’art de vivre belges à l’étranger», selon la compagnie aérienne. Sur le flanc de l’appareil est inscrit «We fly you to the home of Tintin» («Nous vous emmenons au pays de Tintin»).
Et pourtant, il ne peut pas aller partout !
Il a d’emblée été interdit d’atterrissage par tous les aéroports nord-américains où il s’est présenté. Et cela en raison de la plainte récemment lancée au Canada à l’égard de l’album « Tintin en Amérique », accusé de « racisme à l’égard des Amérindiens ». Les autorités locales ont estimé que c’était courir le risque d’une provocation mal venue alors que le climat (en particulier aux USA) est plus que tendu sur les questions raciales.
Idem à Kinshasa, en raison des divers procès pour xénophobie qui ont visé durant des années les aventures de « Tintin au Congo ».
L’Airbus « Tintin » n’a pas non plus été le bienvenu en Amérique du Sud. On n’a pas digéré là-bas qu’Hergé fasse croire que les Incas étaient naïfs au point d’ignorer ce qu’était une éclipse de soleil !
On a tenté alors de lui faire desservir une ligne à destination du Qatar. Pas de chance : les aiguilleurs du ciel qataris venaient justement de relire « Au pays de l’or noir » et « Coke en stock ». Ils y ont vu une critique grinçante du traitement infligé aux travailleurs népalais sur les chantiers de la future Coupe du monde. A nouveau l’avion belge a dû rebrousser chemin.
D’autres pays encore ont refoulé le pauvre « Rackham » : la Russie, toujours pas remise de l’album « Tintin au pays des Soviets », la Chine, qui n’a pas apprécié le « Lotus bleu », la Bordurie où l’on en veut encore à Tintin d’avoir soutenu la Syldavie voisine, le Tibet, où Tintin est accusé d’avoir traumatisé le Yéti, l’Italie où l’on a toujours trouvé la Castafiore trop caricaturale, etc…
« Même si on l’envoie vers la Lune, il n’est pas sûr qu’elle le laissera approcher », soupire la direction de Brussels Airlines, dépitée, avant ajouter : « On aurait eu moins d’ennuis avec Gaston Lagaffe ! »
*source www.lavenir.net

Chronique publiée le 10 avril 2015
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